L’imagination au pouvoir ( rien que pour en finir avec la désolation…)
Les bonnes raisons pour déprimer nous tombent sur le coin de la figure comme les feuilles mortes en automne : les chiffres du Covid, la mort d’un enseignant, Trump en embuscade sécessionniste….n’en jetez plus, la coupe est pleine.
De manière individuelle, en toute amitié, me parviennent des preuves de la vivacité créative locale. Que ce soit avec : https://www.youtube.com/watch?v=cIeKZZWmDJg&ab_channel=Marcus%26CookieMonkey
ou avec : https://www.youtube.com/watch?v=JBq3Dn5ZrH8, il y a de bonnes raisons de suivre cette actualité de la création musicale. Mais tout comme une hirondelle ne fait pas le printemps, une publication sur Youtube ne fait pas une saison musicale.
On en prend pour des mois ….
Au risque de m’attirer la grogne des optimistes forcenés, je pense que la pénurie en événements festifs DEBOUTS ne fait que commencer et de toute part, en Europe, on entend parler d’un retour possible à la normale en …2022 ! C’est horrible, dérisoire, implacable, ou simplement triste ou navrant, mais c’est une hypothèse avec laquelle il va bien falloir avancer. Face à cette situation sanitaire, deux attitudes possibles ( je mets sciemment de côté celle consistant à croire qu’il s’agit d’une punition divine envoyée pour châtier les vils hédonistes que nous sommes). Soit nous attendons, cloîtrés dans nos chaumières, la fin de l’épidémie, en nous ménageant de temps en temps (oh suprême audace ! ) quelques dérogations intimes. Mais dans ce cas, période de délation oblige, on risque de faire augmenter encore plus les infractions pour nuisance sonore … Soit, et c’est cette dernière hypothèse que j’entends défendre ici, on se remonte les manches, on se décrasse le cerveau, et on invente, comme au temps des catacombes chrétiennes, une nouvelle façon de faire la messe ! Quitte à donner dans la métaphore, je préfère encore celle d’une religion de la fête et du partage à celle de la guerre ….
Mais le Préfet me direz vous !
Les jeunes en prennent déjà tellement pour leur grade en ce moment, que je ne vais pas les appeler à subir (à juste titre parfois) les foudres de la maréchaussée sanitaire. Cependant, le petit bout d’espace public qui reste encore libre (pour combien de temps ?) doit être pensé comme la page blanche d’une nouvelle expérience. Avec des amis, nous travaillons à une balade cycliste et …electro. Ailleurs, ce sont des hypermarchés qui se transforment ( bon gré mal gré) en dance floor avec bananes et pastèques, s’il vous plaît.
L’heure du “happening” citoyen a peut-être sonné …
Quitte à ne jamais sortir de mon statut de “monade” dans l’espace public, n’est-il pas possible de mettre en “mouvement”, ces mêmes monades qui peuvent encore circuler sur l’espace public ? On nous dit qu’il faut tout faire pour préserver les fêtes de Noël ( les achats de Noël surtout ), et on risque fort de subir une fois encore dans la rue Saint-Pierre cette monstrueuse bouillie musicale où l’on entend rôter Tino Rossi ou Mariah Carey. Et si c’était l’occasion de faire autrement, d’accorder, ne serait-ce qu’une heure, l’accès au micro à l’un(e) ou l’autre de nos artistes locaux ? Après tout, on ne va tout de même pas nous interdire de remuer nos petits popotins avec de jolies emplettes en guise de boules à facettes… Je rêve, mais peut-être pas, comme l’écrivait Pirandello. En tout cas, des idées comme ça, j’en ai plein la tête et Cave Caenem est là pour servir de réceptacle à toutes les folies (raisonnables et covido-compatibles). Mais il faudra bien parvenir à canaliser cette énergie refoulée, cette frustration de joie, de câlin et de fête ; il faudra bien la passer, cette putain de crise sanitaire, alors si on réinventait un peu les happenings de nos parents ?