Il va falloir s’en faire une raison, nous ne verrons certainement plus une horde de jeunes gens déambulant le samedi après midi dans le centre ville de Caen, avec comme signe de reconnaissance un bracelet Nördik. L’heure ne semble plus être aux grands rassemblements, mais quelque chose subsiste de ces anciennes grandes messes “electro”, et c’est bien au mois d’octobre que Caen renoue avec son ADN boum-boum.
Quatrième édition donc de ce NDK et si, sur le réseau, l’événement ne suscite plus les engueulades épiques d’autrefois, il n’en reste pas moins un rendez-vous essentiel ou incontournable pour qui s’intéresse aux musiques électroniques. Précautionneusement retranché sur la Presqu’île, le festival se dote à nouveau, comme en 2022, de trois scènes ( voire d’une quatrième avec un chill out en open air) et nous invite à partager ses découvertes et ses consécrations. On pardonnera un peu la grandiloquence de la “com” officielle pour retenir les deux nuits ( 11 et 12 octobre) qui forment le squelette d’une semaine ponctuée par d’autres manifestations plus …intimes.
Les plus curieux se rendront sur le site du festival et découvriront ainsi quelques infos et des videos qui pour certaines, mettent réellement l’eau à la bouche, mention spéciale pour la Boiler room 2024 de Mac Declos ( le 11 oct). Dire qu’ici, à Caen, on l’aura connu “tout petit” et qu’il nous revient, quelques années plus tard avec l’assurance certaine d’un grand boss de la scène française. Sa Boiler Room ( et Dieu sait qu’elles sont parfois chiantes à mourir, ces Boiler Room) est une petite pépite du genre et présage d’un grand moment musical à partager en live. Au rayon des icônes, le vénérable Teki Latex devrait nous éviter le coup de la nostalgie pour nous montrer sa féroce fraîcheur. Toujours le vendredi, et sans commenter l’ensemble de la programmation qui, à l’image de notre nouveau gouvernement, m’a un peu obligé à surfer sur le net, je suis curieux de réentendre Christian AB que j’avais quitté sur un set un peu “pépère” il y a quelques années à Berlin. Enfin la venue de Solal Reyes est la promesse d’une douce caresse punchy et délicate à la fois.
La dernière soirée ( samedi 12) reprend la même recette avec le retour de vieilles connaissances ( le Belge Lefto Early Bird et sa vision très …belge de la teuf) et ses respectables prises de risque. Gageons que Salome, sortie tout droit des transpirations coquines du Herrensauna berlinois saura insuffler à notre douce et bourgeoise petite capitale normande un frisson canaille et délicieusement transgressif dont on aurait tort de se priver. Au rayon du petit jeune à découvrir, la video de Skeptic vend du rêve qu’il confirmera, on l’espère à Caen. Parité oblige, une autre Anglaise, Luxe, apportera le frisson londonien indispensable à ce genre de soirée.
Des “petits” noms à découvrir, des pointures solidement installées, des confirmations européennes, on l’aura compris cette édition de NDK ne vise pas nécessairement les têtes d’affiches mais semble plutôt vouloir revenir à quelques fondamentaux. Si l’on ajoute à cela une très excitante soirée à la Comédie de Caen ( le 10 octobre, avec un dialogue musical entre le duo caennais Glass et Maoupa Mazzocchetti) on obtient vite une recette qu’il convient de goûter sur place. On ne fera pas forcément des centaines de kilomètres pour venir à ce NDK, tant il s’inscrit dans une logique de décroissance qui fait qu’au même moment ou presque, il y a dorénavant des grands “petits” festivals de même ambition, mais pour qui aime ou souhaite mieux connaître ces musiques il y a là une belle occasion de faire la fête. Alors on laisse de côté les stériles tentations nostalgiques et on profite, sans arrière pensée, de cette belle semaine.
Et octobre débute avec Sublime Selection …
Dans un esprit militant qu’on pardonnera ( ou pas ?) à Cave Caenem, je vous invite à nous retrouver ( Angseth -et son nouvel alias House David Redfield, Vince Vega et moi-même) aux Trois Marches, le 4 octobre prochain. Au programme, des pépites, rien que des pépites musicales partagées avec amour et complicité. Et sans forfanterie aucune, des sons qu’on entend (trop) rarement… Alors pour nous soutenir ou tout simplement enchanter vos oreilles, venez nous faire un petit coucou !