Un retour aux nuits d”avant ? ….
Avec la lente décrue du virus (et le retour des beaux jours), on se plaît à penser aux … jours d’avant, aux nuits…d’avant !
Les invitations musicales et festives, encore de jeunes pousses vertes parfois, apparaissent au fil de nos actualités facebook. Lentement un circuit noctambule “electro” se dessine à nouveau, un circuit fait de bars à la vitalité éprouvée et renouvelée ( les 3 marches, la Garsouille, le Trappist…), de clubs ( le No Limit, en fait…) et de lieux “dansants” ( le Portobello en tête qui, si j’ai bien compris, installe même des rendez-vous hebdomadaires avec une équipe artistique – le jeudi soir avec le petit lutin Laohu et son âme rythmiquement damnée de Kiper Sonus…)
Bref, ça bouge à tous les étages qui ont survécu à cette crise et ce n’est peut-être qu’un début. De quoi se réjouir donc, mais aussi de s’inquiéter si la frénésie activiste qui stimule nos organisateurs de soirée ne s’accompagne pas d’une concertation minimale dans les dates.
Rien que ce soir, dilemme cornélien de petit (vieux) bourgeois blanc, la tentation est forte de passer par le Portobello pour profiter de la soirée HEXAVALENCE concoctée par Senary crew. Reporté par la crise, l’événement se targue d’une “mise en scène spécialement conçue pour l’occasion” et le duo Aeven et A222, sous sa nouvelle appellation G.A.S ( Genesion Aquarian society ) vend du “rêve”, ne serait-ce que dans la compréhension du blaze ( et aussi parce qu’on les retrouvera pour la soirée Uhme’s night du 14 avril prochain au Cargö, mais chut, le suspens touche à sa fin et j’en reparlerai forcément très vite).
A quelques mètres du Portobello, de l’autre côté du canal, c’est le Cargö qui nous invite à sa Nöoba et à fêter en même temps son 15 ème anniversaire ! En ce qui me concerne, ce n’est même plus un dilemme cornélien mais un véritable conflit de loyauté, mais ce sont-là mes “oignons”…. Tant mieux s’il se passe des choses, et si elles sont de qualité.
La “schizophrénique” soirée du 12 mars.
Là où le foisonnement festif devient plus délicat c’est quand il met en concurrence frontale deux associations ( ayant pignon sur rue comme on disait ) et qui, sans volonté de confrontation, se retrouvent, par le hasard du calendrier, à “jouer” gros le même soir.
À Paris, ou dans une grosse ville, une telle probabilité se gère avec la foule des noctambules, mais à Caen, remplir le Cargö et le Wip le même soir …
À ma droite donc, la belle affiche de la Black Moon au Cargö. Les deux salles sont investies pour accueillir un florilège incontestable des artistes qu’on n’ose nommer “locaux” tant ce dernier qualificatif réduit la portée et le travail à l’année de Darkvibe, Elzeden; Polar X et de tant d’autres. Si on ajoute à cela la présence de mes “deux filles”, Zélie et SPRNS, que l’on pourra retrouver lors de la Uhme’s night ( le 14 avril) cela frise le placement produit de ma part. Bref la Black Moon met toutes les chances de son côté pour faire en sorte de proposer la première pierre de la grande reprise des “soirées Cargö”…
À ma gauche, le WiP, à Colombelles, le même soir et sa soirée imaginée par Les Dimanches Electroniques. Ils n’ont décidément pas de chance avec les dates puisqu’on se souvient qu’avant le blackout du confinement ils nous proposaient déjà une première soirée dans ce même WIP le même soir que la grosse soirée Mad Brains, les dates étant finalement annulées par la première crise Covid. La curiosité est grande de découvrir la grande halle du WIP en mode dancefloor industrielle, et plus grande encore l’envie de savoir comment va sonner cette salle et la puissance de watts qu’il faudra ou faudrait lui injecter pour rendre justice à une musique qui n’est pas que du boum-boum. Au programme, dixit les organisateurs, “deux artistes internationaux, Vitess et Fasme”, et il n’y a pas de raison de douter, a priori, de la pertinence des termes utilisés pour les présenter même si, par les temps qui courent, le terme international me semble bien galvaudé.
Que peut-on espérer et craindre de ce “bug” de programmation ? Que les deux soirées trouvent réellement et pleinement leur public, avec peut-être même, qui sait, des fous dans mon genre prêts à passer d’une rive à l’autre de l’Orne. Mais le risque est grand, quand on sait l’extrême fragilité de la reprise des activités du spectacle et du divertissement “outdoor” , que les caisses des deux associations puissent en souffrir.
Si le dicton “trop de choix tue le choix” n’est pas sans justesse, il me semble que pour une fois, il conviendra de le démentir. Tout d’abord pour soutenir activement ces faibles économies de “ la nuit” et plus encore pour prouver, s’il en était besoin, que Caen est à même d’occuper une place de choix dans la cartes des spots “electro” et qu’elle peut absorber, sans peine, ce choc des Titans !
PS Je n’ai pas cédé à la bonne (mauvaise) conscience de glisser quelque part un drapeau jaune et bleu, mais il ne sera pas dit que j’écris ces lignes futiles au moment même où se déroule la tragédie ukrainienne sans avoir pleinement en tête qu’à quelques kilomètres de nous une jeunesse est privée de lumière et non pas d’espoir !