La scène electro caennaise : entre le “Far West” et le divertissement qui ronronne ?

Au début des vacances, il me prend souvent l’envie de me faire ma “petite liste” des événements incontournables des prochaines semaines. Direction donc Facebook et sa rubrique “ Evénements”  avec son calendrier qui distille son lot de surprises et parfois d’interrogation. 

Au rayon “surprise”, je retiens, sans hiérarchie aucune, la prochaine soirée Une nuit avec Tommy Four Seven & more au Cargö, le 29 février prochain. On pourrait discuter des heures sur la récente  (et contrainte) politique d’ouverture de ce lieu, mais en proposant une carte blanche au collectif Senary dans le Club, et en affichant, dans le grande salle, une programmation qui mélange habilement une tête d’affiche berlino-britannique avec quelques unes de nos valeurs montantes locales, on obtient là, sur le papier, un moment “incontournable”. Rappelons tout de même que ce concept “une Nuit avec” est au départ une initiative que l’on doit en grande partie à Fred H et cette fabuleuse première édition avec Satoshi Fumi en mars dernier. 

Toujours au rayon belle “surprise”, la série des “Live Embuscade” co-organisée par Les Dimanches électroniques et Normandy Electro. Le 23 février, puis le 8 mars et le 22 mars, ils nous proposent d’entrer chez des djs qui, de chez eux, diffusent en live un set “comme à maison”. Le concept est simple, mais c’est tout de même plus sympa que de tomber nez à nez sur la zigounette de Benjamin Griveaux, non ?

Le 22 février, on salue le retour (depuis quelques temps déjà) de Jean Vrai qui, après une longue escapade, en bon globe-trotter poétique qu’il est, nous revient et avec lui sa salutaire et saine “folie” musicale, plus indispensable que jamais en ces temps un peu trop conformistes. Le 22 février donc, au Casier.

Quelques jours plus tard, le 14 mars ( au BBC), on retrouve la belle énergie mutualisée de Vnion, cette association de 5 collectifs. Au programme, une nouvelle fois, un beau concentré d’artistes locaux ( Zélie, Rimkus, Supernes, Stokkholm) et, en guest, Crystal distortioN, c’est à dire rien d’autre que Simon Carter, la tête pensante des Spiral Tribe ! A vos agendas !!!

L’embouteillage du 21 mars….

Au rayon des surprises plus désagréables, je ne sais toujours pas quoi penser de cette double info que m’annonce mon calendrier pour la date du 21 mars ( l’arrivée du printemps ne comptant pas).

A ma droite, selon une habitude bien rodée, une soirée Mad Brains au Cargö. Du “lourd” donc, tant dans l’organisation et la gestion artistique des deux salles, et à ma gauche Les Dimanches électroniques avec une inédite et intrigante soirée au WIP, à Colombelles. A l’heure où j’écris ce billet, j’attends, avec une impatience plus ou moins fébrile, l’annonce de la programmation de cet événement. On nous l’annonce pour aujourd’hui même, et nulle doute ( dire le contraire serait commettre un procès d’intention) qu’elle sera à la hauteur de l’investissement et du pari autour de ce nouvel espace qu’est la grande halle du WIP. Mais suis-je le seul à penser que c’est une pure folie que de se faire ainsi une “concurrence” de date sur une “petite” ville comme Caen ? Certes le public de la scène electro grossit chaque jour, et c’est un luxe de “capitale” que d’offrir ainsi, en un soir, deux propositions aussi tentantes, mais tout de même, c’est un peu risqué. Evidemment ma curiosité naturelle me poussera à en savoir plus sur l’utilisation de cette halle et sur sa sonorisation (bonjour le budget technique car pour l’instant l’acoustique du lieu est plus que problématique). Evidemment que mon esprit de “concierge” me poussera à découvrir les clubbers qui monteront jusqu’au plateau de Colombelles alors que les commodités de Cargö nous tendent les bras. Alors oui, si on nous annonce Culeo de Song, Oliver Koletzki ou un artiste de mon “Panthéon” personnel, je n’hésiterai pas une seconde, mais il y fort à parier que les noms seront plus modestes en notoriété (et pas nécessairement en valeur). Alors je m’explique mal cette “concurrence” maladroite si ce n’est par un manque cruel de concertation entre les acteurs de la scène locale. Si, à l’avenir, de tels télescopages se poursuivaient, c’est une fanfare de Harlem avec son gospel macabre qu’il faudra inviter. Il y a urgence à structurer avec un peu plus de professionnalisme ce monde de la “nuit” que j’aime tant, si on ne souhaite pas que la logique du Far West soit la seule à la structurer. Alors on profite à fond de tous les espaces de concertation possibles, on en crée de nouveaux, au besoin, et surtout on évite le doux ronronnement des habitudes…. 

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