Un “closing” de qualité …

Hier soir se déroulait la soirée « closing » du festival  NDK, la nouvelle et ambitieuse formule caennaise qui entend replacer la ville au centre des événements « electro »…

Un dimanche soir donc, en cette veille de jour des morts, on se retrouve dans le club pour un dispositif minimal, minimal mais qui, curieusement, se prête plutôt bien aux trois artistes de la soirée, une soirée qui alterne entre « pépite » locale et révérence obligée aux anciens.

En guise d’ouverture, je retrouve Sichuan, figure discrète et non-moins élégante de la région. Il a la lourde tâche d’ambiancer une salle toujours aussi pauvre en imageries festivalières et qui se remplit lentement. Après deux semaines de festival et l’absence de formule « pass », une formule pourtant très à la mode en ce moment, on sent bien que le portefeuille en a pris un coup et c’est un public très CSP+ qui dandine plus ou moins timidement sur scène. Dans les années à venir, si la formule venait à s’installer, il convient de réfléchir à cet aspect médiocrement financier mais porteur d’une réelle portée démocratique. Sichuan donc et son indiscutable toucher-vinyl. C’est un son chaud qui installe la soirée dans une sorte d’intemporalité de bon aloi, un sentiment confirmé par les deux autres artistes. Une tonalité Groovy ou plus froide mais qui jouera sans cesse le grand écart entre révérence nostalgique et efficacité moderne. Le son vinyl est bien là, et on entendra, ça et là quelques petits gratouillis de sillons des plus sexys et qui, à leur manière rendront cette soirée encore « select ». En ce qui concerne les effets-lumière on retrouve les (in) évitables colimaçons qui traversent la salle et le service de nuit, là aussi un peu minimal, et qui nous donne une nouvelle fois cette impression d’être dans une soirée Cargö-type, ce qui, reconnaissons le, redire tout de même un gage de qualité. En tout cas la prestation de Sichuan place cet artiste au centre d’une reconnaissance méritée et l’adoubement des deux « anciens » ne fait que confirmer la légitimité incontestable de sa présence en clôture du festival.

Avec XDB, je retrouve avec plaisir ces longues plages d’installation sonore, des plages durant lesquelles, autour de quelques accords qui servent de fil rouge, va se dérouler un impeccable et imperturbable voyage musical. La « com » du festival nous présente un « artiste méritant (sic!)», et même si l’implicite peut sembler élogieux je rajoute ici qu’il s’agit plus encore d’un artiste cohérent qui, derrière sa façon un peu évidente de faire le job, n’en déploie pas moins un manifeste sonore qui vient réveiller presque vingt années d’une poétique dancefloor indiscutable jusqu’à cet hommage à notre Garnier national, version The Cow, si habilement placé en milieu de set. Le final de cette soirée revient à Didier Allyne qui vient faire du …Didier Allyne, c’est à dire une déclinaison parfois ironique mais toujours innovante de l’univers Detroit mais mâtiné d’un commentaire moderne surprenant. Au lieu de profiter de la dynamique d’une salle chauffée par les autres il prend son temps, installe son minimalisme sonore pour proposer une progression habile. Une soirée qui aura surpris celles et ceux qui pensaient entendre une house débitée au kilomètre et qui auraient’ pour certains, découvert une musique amoureusement cuisinée dans de vieilles mais solides casseroles.

L’heure du bilan ….

Il est encore un peu tôt pour tirer tous les enseignements de cette nouvelle mouture d’un festival. D’aucuns pourront crier NDKOI ? D’autres NDKafeiné, tant il est vrai que ce premier jet peut encore souffrir de la comparaison avec les puissantes et dernières éditions de Nördik, mais force est de constater qu’une nouvelle dynamique semble sortir du Cargö. Elle est encore un peu laborieuse, à l’image de cette communication bavarde et qui pourtant  peine encore un peu à identifier clairement la ligne éditoriale et l’empreinte artistique réelle, mais on sent que quelque chose peut renaître. Laissons de côté les bilans chiffrés, la (très ) faible couverture médiatique de l’événement et souhaitons que cette première édition fasse très vite l’objet d’une réflexion interne qui, ignorant l’appréciation toujours infamante de « brouillon », préfère voir dans la réussite ou les imperfections de cette première édition l’esquisse d’une nouvelle aventure aussi enthousiasmante qu’exigeante ! 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *