Première grosse soirée NDK, premières impressions qui se bousculent. Hier soir donc, le Cargö devenait le QG officiel du festival avec cette Night#1, sobrement intitulée New Dance Klub – on sent les migraines de “brain storm” derrière chaque développement de l’acronyme NDK-

Va donc pour cette New Dance Klub, annoncée par ailleurs comme “the” soirée” electro. J’ai déjà eu l’occasion de commenter ce choix de segmentation par genre musical, mais il faut bien reconnaître qu’il a le mérite de …reconnaître les siens.

En ce qui concerne les amateurs d’electro, force est de constater qu’ils ne semblent pas avoir répondu “présent” de manière aussi convaincante que ceux de la soirée  “techno” qui affiche complet ce soir. Ce succès modeste pour une “première” n’est pas forcément grave puisqu’il peut aussi permettre d’ajuster le tir, aussi bien dans la dynamique festivalière de l’ensemble que dans les propositions festives durant la ou les soirées à venir.

11H20 et les portes ouvrent ( enfin) et on découvre le club qui ressemble ….au club ! La petite scène du Cargö n’est certes pas utilisée, ce qu’on peut comprendre mais c’est tout de même un peu triste que de la voir, toute la nuit, aussi froide et vide de vie, si on excepte dans un coin un stand de sérigraphie. On aurait pu espérer, au moins, un retour “son” plus tonique et une déco minimale. La logique première d’un festival c’est tout de même de nous plonger dans un …festival, c’est-à dire dans un moment de ravissement singulier qui se démarque d’un  quotidien. 

Autant le dire de suite, je ne vais pas céder à la tentation ( facile) de la nostalgie Nördik et je prends pour acquis la confiance d’une nouvelle dynamique, même si, en bon vieux brechtien de service, je sais que le pouvoir est toujours encore du “côté” de la banque et de ceux qui en détiennent les clés,  les mêmes que ceux de feu …Nördik ! ( je sais, je suis incorrigible !).

Dans l’après-midi même, on apprenait, un peu en catimini, l’annulation de la venue de The Pilotwings. Là encore, j’ai eu l’occasion d’écrire le plaisir de découvrir ceux qui, pour moi, étaient indubitablement les têtes d’affiche de cette édition. Je n’ai que mes yeux pour pleurer et les organisateurs ont géré cette crise dans l’urgence. On pouvait tout au plus, à l’heure des billets électroniques, espérer  un mail d’information et, sur place, une info lisible immédiatement de ce désistement. 

C’est donc LB aka Labat, un autre Lyonnais , qui les remplace au pied levé et qui, en plus, ouvre les hostilités musicales avec un live electro-hippique. Hippique parce que, durant une heure, on verra le dj chevaucher un poney imaginaire derrière son pupitre et faire virevolter sa tignasse aux rythmes de sa régulière et imperturbable cavalcade. C’est rigolo, et totalement anecdotique je le concède mais c’est l’image que je conserverais de sa prestation, il me faut bien quelques piètres moyens mnémotechniques pour me souvenir des djs vus en scène….

On découvre donc le décor de la grande scène, qui, pour un psy lacanien, susciterait des tonnes de commentaires, tant cet enfermement des artistes derrière une dizaine de colonnes de néon semble les maintenir dans une étrange cage de lumière. C’est un dispositif efficace qui permet d’envoyer des effets de pluie-lumière soignés mais on reste, à mon goût, dans les standards habituels des soirées Cargö, sans ce brin de folie festivalière qui, insidieusement, se fait un peu désirer.

Labat fait le “job”, et il le fait en trompant un peu l’ennemi, pour une soirée “electro”, il lorgne sans scrupule et avec l’enthousiasme d’un enfant au rayon confiserie dans des rythmiques techno encore très ensoleillées et chatoyantes. Pour un warm-up, c’est déjà très fou-fou et cela va contraster “grave” avec la froide et mathématique construction de la dj Roni. 

S’installe alors, au fil de la soirée, avec DJ Mell G, des breakbeat(s) de plus en plus affirmés, des stridulations “acid”, des boucles vocales qui frappent de plus en plus comme de purs moments rythmiques. La programmation semble coller aux attentes d’un public plus ou moins averti, même si la venue de Simo Cell, avec ses délires trap, trans, acid ( j’avoue que je cale totalement dans les sous-genres d’une musique qui n’est pas, dois-je le confesser, ma tasse de thé habituelle).  J’aurais aimé être pris par le vertige d’une découverte qui me scotche sur place, mais je reste bloqué dans la surprise de voir qu’en matière de “scotch”, je me surprends à retrouver le plaisir discutable de danser sur un sol collant, collant, collant et de renouer avec ces sensations presque oubliées.

Je quitte la soirée vers 4H 30 du matin, forcément heureux d’avoir ressenti à nouveau ce plaisir éphémère de la nuit, intrigué par la construction paradoxale du set de Roni, tout en dynamique inversée, ravi de voir que la musique reprenait ses droits et curieux de savoir si, après le silence médiatique de la soirée autour de la soirée d’ouverture, Ouest-France ferait enfin son job ce matin pour louer, au moins, la naissance, en actes, d’un nouveau festival. Je pense déjà connaître la réponse et ce silence, cette absence de retour-presse, si elle ne me surprend pas, me laisse une nouvelle fois avec cette cocasse responsabilité de “monopole” critique. Après les controverses amicales sur mon billet de mardi, je ne faiblis pas dans mon projet “littéraire” d’écrire sur la musique et le parfum volatil de “mes” soirées”, mais, de grâce, ne donnons pas à ces lignes une volonté “critique” là où elles ne sont  que purement testimoniales. 

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