La fin de l’année est le moment habituel ( et convenu) des bilans aussi je profite de notre petite actualité culturelle pour revenir sur cette année 2022 et ce qu’elle nous laisse comme fumet ou parfum.

Hier, le conseil municipal de Caen actait définitivement le départ d’Emmanuelle Dormoy qui, depuis huit années, avait en charge la politique culturelle de la ville. Sur Facebook quelques très (très ) rares institutions culturelles saluaient le travail de la conseillère municipale, mention spéciale pour l’élégant (et diplomatique) « post » du Cargö qui, il est vrai, aura grandement préoccupé l’édile. Ma profonde et sincère amitié envers Emmanuelle Dormoy m’empêche ici de me livrer au bilan objectif de son action mais je ne résiste pas à l’envie, au besoin,  de témoigner de son authentique et sincère passion à défendre et initier des projets, des écuries du quartier Lorge au Studio 24… Patrick Nicolle aura la lourde charge de poursuivre son travail et il faudra lui laisser le temps de prendre ses marques. Gageons pourtant que la « flamme » Dormoy ( une écoute complice et inlassable de tous les acteurs culturels caennais) devra trouver avec lui un nécessaire regain d’énergie. 

Dans la rubrique «  Les meilleurs partent en premier », je ne peux passer sous silence le départ de Jean-Claude Lemenuel du Far, cette structure régionale qui œuvrait au développement des musiques actuelles. Ami de toutes les musiques ( même si je ne partage pas nécessairement sa passion pour le heavy metal) et grand connaisseur des réseaux et des artistes régionaux, il quitte la direction du Far.

Dans un souci de fusion plus que discutable, la Région Normandie ( après son « brouillon » sur l’Orchestre régional de Normandie et sa fusion à la cosaque avec les musiciens de l’Opéra de Rouen) a décidé de fusionner le Far avec le réseau RMAN pour créer une nouvelle entité répondant au doux nom de Norma. En vieux loup de mer, on peut penser que Jean-Claude Lemenuel viendra encore charmer nos oreilles de ses trouvailles en « musiques du monde » mais son expertise certaine risque de cruellement manquer à tous les acteurs locaux.

Deux départs, plus ou moins passés sous silence ou à passer au rayon « pertes et profits » qui viennent clore une année un peu morose, post-Covid oblige. À vrai dire la saison culturelle caennaise, comme ailleurs, aura connu une laborieuse remise en forme et ce n’est que depuis septembre qu’on retrouve le réconfortant ( ou désolant) train-train habituel : metro-boulot-boboréales par-ci, NDK momentanément revitalisé par là et ailleurs le tapis-roulant ( à peine perturbé par la crise sanitaire) d’un théâtre municipal imperturbable dans sa programmation figée dans le marbre de la bienséance culturelle. Ceux qui pensaient ( ou espéraient ) que ces deux années de crise sanitaire serait l’occasion ultime pour repenser « radicalement » le rapport aux offres culturelles en seront pour leurs frais. Pour les autres, le grand public, on retiendra peut-être la bonne forme artistique de certains «  théâtreux », de Céline Ohrel ( un roboratif My Script au printemps) au Festeuf joussif de  la rentrée sans oublier la création efficace de la Cohue …

Plus étrange ( et persistante) la quasi concomitance de deux installations qui … resteront : en face de Saint-Pierre la proposition en hommage à Guillaume de Normandie ( sans oublier sa cavalière) et en face de la bibliothèque de Caen l’imposante installation Polaris imaginée par le collectif Manœuvre. Deux « gestes » artistiques qui façonnent le nouveau paysage caennais, deux esthétiques discutables ad nauseam si on le souhaite  mais entre lesquelles on retiendra (mal)heureusement un chat qui aura ravi petits et grands. Quiesse et ses deux chevaux , Geluck et son chat et enfin Manœuvre et son aurore … une année toute en sculptures non ? Après le départ du chat, j’aurais bien misé pour un autre wagon …

Pour finir je ne peux passer sous silence cette impression d’avoir pu assister à un concert d’Orelsan toutes les trois semaines cette année. Bien plus que toute campagne de communication, Orelsan aura été le meilleur ambassadeur de notre bonne ville et ce n’est pas du côté de la tour Leroy qu’on dira le contraire.

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